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ATPBR - Maison de la Terre/ Atelier Poterie

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Email: contact.atpbr@gmail.com

Site : www. maisondelaterre27.sitew.fr

Tél06 15 63 24 64 (Maison de la Terre)

ou 02 35 87 87 12 (Françoise Guilluy, présidente  d'honneur de l'ATPBR)

 Adresse: 12 rue du Maréchal Leclerc - Le Bosc Roger en Roumois  - 27670 Bosroumois (entre la mairie et l'église)

 

 PAGE 4 : Un peu d'histoire : une carrière d'argile exceptionnelle

Nichée au plus profond de la forêt de La Londe, à 20 km au sud de Rouen, cette carrière est située aux confins de l'Eure et de la Seine-Maritime.   Rattachée administrativement et historiquement au Marquisat de La Londe donc au département de la Seine-Maritime, économiquement elle appartient au département de l'Eure. En effet, ce sont les potiers d'Infreville et Bourgtheroulde qui l'exploitèrent jus­qu'en 1860. Elle est d'ailleurs géographiquement placée dans un ravin près de Thuit-Hébert et Bosc Bénard-Commin, deux communes de l’Eure. Lorsque les potiers cessèrent leur activité, la carrière, connue au niveau national, fût exploitée pour le compte de grandes faïenceries : ce seront des ouvriers de Bourgtheroulde, d'Infreville , de Thuit-Hébert et de Bosc Bénard-commin (tous des eurois) qui extrairont l'argile. Et c'est par la gare de Thuit-Hébert qu'elle sera expédiée.

 Le document le plus ancien nous permettant d’affirmer que des potiers exerçaient déjà leur art durant le XVe est le coutumier des forêts de Normandie (1402).

Au XVIIe

Dans un aveu datant de 1673, le marquis de La Londe exige que les potiers d'Infreville (paroisse située à l'orée de la forêt) lui fournissent la vaisselle pour son château "à cause de leurs droits et usages de prendre leur terre à faire pots dans la dite forêt de La Londe..."

 

Pendant la révolution

Le Marquis de La Londe émigre et son château est détruit.

Ses biens devenus nationaux, la forêt devient domaniale.

Se pose alors pour nos potiers le problème de l'approvisionnement en terre :

il leur faut acheter des concessions.

De plus, le gouvernement de la France est à la recherche d'argile

pour la fabrication de faïence blanche façon anglaise.

En effet depuis la fin du XVIIIe un traité autorise l'entrée, sans droits, des produits anglais.

La faïence fine de Wedgwood afflue à travers les ports français et ruine nos faïenciers. Pour les sauver, trouver des gisements d'argile cuisant blanc devient une nécessité. En imitant les produits anglais, ils n'auront pas besoin d'étain.

Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, est chargé par le gouvernement d'enquêter auprès des préfets. 

A cette occasion, en 1809, les faïenciers du Havre et de Rouen signalent cette carrière d'argile noire en forêt de La Londe.

Cette argile, expliquent-ils "devient blanche comme neige au feu violent et existe en grande quantité".

Suite à ces communications, ils obtiennent des concessions en cette forêt.

Nos potiers d'Infreville ne peuvent lutter contre ces manufactures. Ils se tournent vers les poteries culinaires allant au feu, pour enfin disparaître aux environs de 1870, en ne fabriquant plus que pots à fleur et tuyaux de drainage. Les faïenciers du Havre et de Rouen ont cessé entre temps leur activité. Mais l'histoire de la carrière ne s'achève pas pour autant: l'argile va être désormais expédiée vers des manufactures aux 4 coins de la France grâce aux chemins de fer.

 

                                                                                                 En 1883, une demande d'exploitation pour le compte

                                                                                                                    d'un certain Bouvier, est retrouvée dans les archives des Eaux et Forêts

                                                                                                                     : motif "extraction d'argile réfractaire destinée à une industrie

                                                                                                                     spéciale"... Deux autres demandes datant de 1887 et 1889

                                                                                                                     ne nous renseignent pas plus.

 

 

 

De 1901 à 1936 ce sont les établissements faïenciers de Choisy-le-Roi, avec à leur tête Monsieur Hippolyte BOULENGER, qui exploitent cette carrière. A partir de cette époque nous avons retrouvé des témoins vivants. Ces précieux témoignages nous apprennent que l'une des principales produc­tions des faïenceries de Choisy, fut celle des carreaux de revêtement pour les cou­loirs du métropolitain parisien. Voilà donc notre "terre normande" montée à Paris... Quant à l'exploitation de la carrière pour le compte d'Hippolyte Boulen­ger, elle s'achèvera en 1938.

 

Nous sommes en 1938 et c'est la société "Silices et réfractaires de la Médi­terranée" siégeant à Marseille qui soumet une demande de concession. Mais la guerre éclate... L’exploitation n'aura pas lieu.

 

Dès 1946, après la guerre, le même demandeur, monsieur Herbinger va reprendre l'exploitation pour le compte de la société "Spath Fluor" de Sarreguemines.

Il 1ui a été concédé 5 hectares de forêt. Sur cette période, voici un témoignage inattendu: Le Père Romuald, prieur de 1a communauté du Mont Saint-Michel fut l'un des créateurs de l'atelier céramique de l' abbaye du Bec-Hellouin. Restant un témoin de cette époque. Voilà ce qu'il écrivait le 26 juin 1980 :"Je faisais partie des premiers moines qui en 1948 ont repris l’Abbaye du Bec: "Nous allions régulièrement en forêt de La Londe chercher de la terre. L'exploitation était rudimentaire, faisant penser plus à des colons défricheurs qu'à une société commerciale moderne, avec des baraques de bois, et des engins rudimentaires d'exploitation. ".

 

En 1950, les Etablissements Amédée Blin de Vierzon "matières à porcelai­nes" vont exploiter cette carrière afin de vendre l'argile à différentes firmes fabri­quant notamment faïence, sanitaire ou porcelaine.

L'administration des Eaux et Forêts a concédé à la Maison Blin une option qui s'étend sur 10 ha.

L'extraction se fait en banquettes de 2,50 m de large (2000 tonnes par an) par une vingtaine d'ouvriers.

 

D'après un rapport rédigé en 1964 par monsieur Gildas, chef de district de l'Office National des Forêts, "depuis décembre 1961 et jusqu'en novembre 1963, date à laquelle la société a cessé toute activité, les extractions ont eu lieu sur la pro­priété de monsieur Boutelet, riverain de la forêt. Début 1964 les installations et constructions ont été vendues et démontées. "

 

 Depuis ce temps, la carrière délaissée est tombée dans l'oubli. Peu à peu, la végétation a envahi les abords des trous. Il subsiste trois étangs dangereux aux parois abrup­tes et glissantes, paradis sauvage des pêcheurs solitaires et des oiseaux migrateurs.

 

 En conclusion:

Comment expliquer que de simple poterie vernissée fabriquée par les arti­sans locaux, cette argile soit devenue faïence stannifère de Rouen, faïence fine de Choisy ou Porcelaine de Vier­zon ? Ce sont les géologues qui nous apportent la réponse. Cette carrière d'une surface importante présente un grand intérêt pour les géologues puisque depuis 1832 sept spécialistes l'ont étudiée : Antoine Passy (1832 et 1874), Lemoine (1906), Le Général De Jourdy (1907), Dangeard (1935 et 1951), Cholley (1956), Elhaï (1963), Lautridou (CNRS de Caen 1974 et 1979).

L.es conclusions sont les suivantes : il s'agit d'une kaolinite presque pure et ce sont des matières organiques qui lui donnent cette couleur noire. Elle s'est déposée à la fin du tertiaire. Elle contient des pollens qui traduisent le passage du Tertiaire au Quaternaire.

 

 L’importance de ce gisement est exceptionnelle en Normandie :

c'est le seul gisement de kaolin connu en haute Normandie. 

 

 

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